Je voudrais avant toute chose rendre hommage à
la justice et à la police qui ont fait un travail remarquable.
Je voudrais ensuite vous inviter, chers lecteurs, à faire preuve, en retour, de
modération (ce qui n’a pas toujours été le cas lors de la publication du dépôt
de ma plainte sur Facebook.)
Septembre 2014. Des propos nauséabonds sont publiés sur You Tube à l’encontre de Lou. Habituellement, je « delete » et bloque l’indélicat qui, au vue de l’orthographe, est le plus souvent un jeune, voire un enfant. Je ne me formalise donc pas, ni ne me vexe à la lecture de « sal andicapé », « tu pus du cu» et autres stupidités à l’orthographe catastrophique. Ils sont, selon moi, le fruit d’un handicap social ou affectif de leur auteur, une grande désoeuvrance qui en amène à répondre à un mal-être par le mal. Mais cette fois, les propos sont tellement « construits » voire violents (cfr l’illustration) qu’ils choquent des personnes handicapées ou des parents. Personnellement, cela nous laisse de marbre, si ce n’est que cela pose les questions des limites à ne pas franchir et de l’apparente impunité sur internet.
Septembre 2014. Des propos nauséabonds sont publiés sur You Tube à l’encontre de Lou. Habituellement, je « delete » et bloque l’indélicat qui, au vue de l’orthographe, est le plus souvent un jeune, voire un enfant. Je ne me formalise donc pas, ni ne me vexe à la lecture de « sal andicapé », « tu pus du cu» et autres stupidités à l’orthographe catastrophique. Ils sont, selon moi, le fruit d’un handicap social ou affectif de leur auteur, une grande désoeuvrance qui en amène à répondre à un mal-être par le mal. Mais cette fois, les propos sont tellement « construits » voire violents (cfr l’illustration) qu’ils choquent des personnes handicapées ou des parents. Personnellement, cela nous laisse de marbre, si ce n’est que cela pose les questions des limites à ne pas franchir et de l’apparente impunité sur internet.
C’est donc au nom de ces limites et au nom de
toutes les personnes concernées que je décide de porter plainte, car je
découvre au gré de messages reçus en réaction, que de nombreuses personnes
concernées par le handicap en sont venus à renoncer à leur communication sur
internet suite à des propos violents à leur encontre sur leur blog, Facebook ou
ailleurs.
Je rêve de me retrouver face à l’auteur de ces
propos. Soit il s’agit d’un réel facho et j’aurai le plaisir de voir si, yeux
dans les yeux, il aura autant de c.., soit il s’agit d’un jeune désoeuvré qui a
voulu faire « le malin »,
auquel cas, il servira d’exemple et je pourrai lui faire prendre conscience de
l’ampleur des dégâts que peuvent provoquer de tels propos.
Je suis reçu avec beaucoup de sérieux et de respect
à la police puis convoqué à la « Computer Crime Unit » où l’officier
me promet de ne pas lâcher le morceau, malgré le fait qu’ils soient débordés de
travail et qu’ils dépendent du bon vouloir de You Tube qui doit leur fournir
l’adresse IP de l’auteur.
Les mois passent. Courant 2015, je reçois un
appel d’un médiateur qui m’annonce que « les auteurs » ont été
identifiés, car ils sont, comme je m’en doutais par quelques indices, au nombre
de deux. Et comme je le pressentais aussi, il s’agit de deux jeunes d’une
quinzaine d’années (l’âge de Lou à l’époque). J’apprendrai par la suite que la procédure
a été appliquée « dans les règles de l’art » : perquisition à
06h30 du matin aux domiciles des auteurs (bonjour le réveil des
parents !), saisie des ordinateurs, tablettes et smartphones,
convocations, analyse intégrale des contenus des ordinateurs, re-convocations
pour explication de certains contenus informatiques, bref, un traitement de
choc, voire un intrusion violente dans leur propre intimité (qui aimerait que
le contenu de son ordinateur soit épluché de la sorte).
Le médiateur m’explique que l’affaire comporte
deux volets juridiques : le pénal et le civil. Face au pénal, je ne peux
rien faire : face à un délit avéré, c’est à la justice seule de décider
quelle condamnation (ou acquittement ou tout autre décision) devra être appliquée.
Par contre, pour le volet civil (« la réparation morale »), il me
propose une médiation dont je peux librement fixer les règles. A eux d’accepter
ou de les refuser, auquel cas, l’affaire sera traitée devant la juridiction
civile. Ma demande est claire et préméditée : remboursement de mes frais
d’avocat, une première rencontre / explication avec les auteurs, suivie en cas
d‘excuses, d’une rencontre avec Lou.
C’est ainsi que j’ai rencontré, tour à tour, fin
décembre et début janvier, les deux jeunes gens, âgés aujourd’hui de 16 et 17
ans. Des jeunes de « bonnes familles » et de « beaux
quartiers » qui se sont lancés un défi stupide lors d’un soir d’ennui
: écrire les pires propos sur internet à l’encontre de vidéos. Il n’y avait
aucune intention méchante, juste l’envie de s’amuser…
L’un et l’autre, conscients de l’énorme
connerie, n’étaient pas « beaux à voir » lors de ces
rencontres : le visage empourpré de gêne, le regard rasant le sol, la voix
mal assurée. L’un d’eux a même fondu en larmes en m’expliquant les dégâts causés
par l’affaire au sein même de sa famille… qui comporte un proche en situation
de handicap. Leur honte et leurs regrets étaient sincères. Ils assumaient
pleinement les conséquences de leur acte et me donnaient pleinement raison
quant à la plainte déposée.
De mon côté, j’ai eu tout le loisir de les
faire réfléchir, de leur expliquer le pourquoi de la plainte (au nom de…), de
leur expliquer qui est Lou et enfin, face à leur regrets, de leur faire part
d’une « certaine » compréhension face à des conneries de jeunesse que
l’on peut commettre de manière irréfléchie (je leurs ai relaté une grosse
bétise d’un tout autre genre que j’avais commis à leur âge pour épater des
potes : suivre un transporteur de fond dans une grande surface et l’effrayer en
hurlant un énorme « pan »…, bêtise qui a failli très mal tourner –le
transporteur a dégaîné- et a fini au commissariat de police).
Les excuses reçues, le médiateur a organisé la
rencontre des deux jeunes avec Lou, qui n’était nullement choqué par toute
cette histoire. Au contraire, elle a été l’occasion de grandes discussions en
famille. C’est ainsi que samedi dernier, ils se sont retrouvés à la maison où
très vite, ils ont sympathisé avec Lou qui, derrière son piano, leur jouait des
titres de chanteurs qu’ils appréciaient tous les trois.
Ainsi s’est clôturée l’affaire
« SpOty8 » en ce qui nous concerne, car comme dit précédement, les
deux jeunes devront répondre de leur acte devant la justice pénale, fin de ce
mois.
Moralité de cette histoire ?
On ne peut pas tout dire et tour faire sur
Internet.
Malgré des critiques fondées à bien des
propos, il existe encore une justice qui fonctionne et travaille.
Dernière petite anecdote : la veille de l’ultime
rencontre avec Lou, un nouveau message, très mal orthographié et se voulant particulièrement
méchant en faisant référence au « travail inachevé d’Hitler », a été
posté sur You Tube.
J’y ai immédiatement répondu ceci : tu as
cinq minutes pour retirer ce message si tu ne veux pas voir la police débarquer
à six heures du matin chez tes parents, comme ce fut le cas du dernier message
de ce genre. Trente secondes après, le message était effacé. ;-)