vendredi 28 avril 2017

Lou B. (dans le rétroviseur)

L’air de rien, notre Lou fait son chemin du haut de ses presque 19 ans.
Les défis à court terme sont titanesques et j’y reviendrai sous peu, car nous allons avoir besoin d’un sacré coup de main, pour un sacré coup de rein : son avenir. Ses capacités musicales ne sont pas celles de la vie de tous les jours.
Mais je voudrais surtout ici vous partager mon plaisir.

Mettant à jour la page Facebook de Lou, à l’occasion de son duo avec Cali « La vie quoi ! », j’y recense 1.420 « followers ». Pas mal me dis-je…
Puis je me dis que je dois mettre à jour son curriculum vitae (qu'on m'a un jour demandé). Et là, je me dis : « Ah ouais, tout de même ! ».

Lisez plutôt (et si le coeur vous en dit, suivez les nombreux liens pour reparcourir ce bout de chemin) :

Instruments :
Piano – claviers, Chant, Cajun, Hang, Beatbox, Flûte (basique), Accordéon (basique), loopstation.

Styles musicaux :  chanson française, variété anglo-saxonne, Jazz, Rap, ...

Prestations publiques :

Lou a déjà joué de nombreuses fois en public et sur des plateaux de télévision et réalisé des rencontres musicales avec des artistes tels que Maurane, Cali, Thoots Thielemans, Patrick Watson, Archive, Saule, Lemon Straw, Christophe Maé, Marc Vella, Martin Salemi, Barbara Wiernick, Abbey Road, the Bianchini Andrioli Cappucci Luongo Quartet, Julie Larousse, Babylon Circus, Glasgow, Valentin Marceau et d’autres artistes moins connus.

2008 :
- RTBF La1 (TV): Participation à l’émission CAP48. Prestation avec Mauranne

2011:
Composition de la musique originale du Festival EOP! (depuis lors : l'Extraordinary Film Festival)

2012 :
- Botanique. Composition d’un titre original avec Patrick Watson lors de son concert
- Enregistrement et mis en ligne ( I-Tunes - You tube) de la chanson "Lou, je m'appelle Lou" (près de 1.400.000 vues à ce jour)

2013 :
- Théâtre 140 (sold out) : la Jam de Lou (premier concert public de Lou B. – série de duo avec différents artistes dont Charles Loos.
- La nuit des associations de la principauté de Monaco : Prestation 3 titres
-  RTBF La1 (TV): Participation à l’émission CAP48. Prestation de la chanson “Je m’appelle Lou” et de“Formidable” de Stromae.
- Rencontre musicale avec Toots Thielemans
2014 :
- Festival Rock21 : prestation avec le groupe Lemon Straw.
-  Jazz au marché (Boistfort) : set de Jazz avec Martin Salemi
-  International festival of art and disability (Modena - Italie) : prestation solo et collectif (avec le groupe australien Ruddely Interrupted et un orchestre de 50 jeunes musiciens de l’académie de Modène)
-  RTBF La1 (TV): Participation à l’émission CAP48. Reprise de la chanson “Dans les yeux de ma mère” de Arno.

2015 :
- Collectif Artypique (France) : tournée de 5 jours (avec les artistes du collectif, les musiciens Guillo, Valentin Marceau et Lili Ster)
-  Festival FrancoFaune – Espace Delvaux : duo avec Saule (“Tête ailleurs”)
- Nouvelle version (dynamique) de la musique de l'Extraordinary Film Festival (ex. festival EOP!)

2016 :
- Club Archiduc : duo improvisé avec the Bianchini Andrioli Cappucci Luongo Quartet (« Blues for Alice »)
-  Blanches et noires (Bruxelles): reprise de « Besame Mucho » à la façon de Petrucciani
- Collectif Artypique (France) : tournée de 5 jours (avec les artistes du collectif et le groupe Galsgow)
- AKDT (Libramont) : prestation de beatbox et body rythm
-  Brussel Mixity – BX1 (TV) : prestation live de “Lou, je m’appelle Lou”
-  Maison Culture Prov. de Namur : première partie de Dave (set de 30’)
-  La Louvière : prestation solo 30’ et duo avec Abbey Road (“Long tall Sally”)
-  CC Uccle : concert privé – set de 30’

2017 :
-  Festival International du Créahm Liège : concert – set de 40’ (improvisation à la loopstation de "Gangsta Paradise").
- Le Fol ensemble : collectif de musiciens autistes sur un projet de symphonie composé par Emilien Hamel (autiste lui-même). Premières répétitions et première représentation (Grenier de La Motte - Haute-Normandie).
- Paris (Collectif Artypique) : duo avec Cali (“la vie quoi !”)

Internet et réseaux sociaux :
You tube :   -   3.924.000 vues sur l’ensemble des vidéos publiés depuis 2008.
                     - 2.450.000 vues pour la chanson “Lou, je m’appelle Lou” (toute version confondue et hors diffusions externes)

Facebook : + de 78.000 partages de la chanson “Je m’appelle Lou” (publiée sur FB).
                     - 1.420 abonnés  à la page Facebook Lou B. (créee en 2016)

Et malgré cela, pas un label, pas un artiste ne s’est encore adressé à nous pour nous aider à réaliser son rêve : faire un CD.
Mais ne boudons pas notre plaisir…

PS: et vous, quelle est votre prestation préférée de Lou ?
Les 3 dernières prestations de Lou en 2017 :




mercredi 19 avril 2017

Fabrique de monstres, fabrique de cauchemars


Mon Lou,
Quatre jeunes adultes et un mineur ont longuement et sauvagement torturé Valentin, un jeune homme de dix-huit ans, déficient mental, avant de le jeter dans la Meuse où il s’est noyé. Cela s’est produit hier, en Belgique.

Comment te raconter l’horreur, le dégoût et la nausée qui m’habitent. Comment te protéger d’un telle information que relayent les médias (A tord ou à raison ?).
Comment réagiras-tu ? Quelles inquiétudes légitimes t’habiteront ? Combien de personnes en situation de fragilité, étant donné leur handicap, n’entreront pas dans une angoisse légitime ?

Je ne trouve pas encore les mots pour t’expliquer ces actes d’une barbarie totale… mais une fois encore, ma colère est grande face au monde politique et aux médias qui ne mesurent pas leurs responsabilités dans le devoir d’éducation au vivre ensemble, dans le choix moral délicat de l’information et de la communication.
Il ne s’agit pas ici de taire une telle horreur, mais bien de se poser la question de la violence souvent gratuite que véhiculent la presse, la publicité, les jeux vidéos, internet, le cinéma et toute autre forme de communication.
Il s’agit de nous questionner sur nos responsabilités individuelles et collectives dans l’éducation de nos enfants confrontés en permanence à la sexualité, à la violence. Il s’agit de mesurer nos propos et nos actes au quotidien.
Je ne suis ni un prude ni un censeur, mais il me semble évident que la sacro-sainte liberté d’expression et l’ultra concurrence capitaliste ont ôté toute morale aux producteurs de contenus médiatiques avec pour conséquence une banalisation de la violence.
Je suis intimement convaincu que cette banalisation est le berceau de tels actes, au même titre que la médiatisation du nom des auteurs d’attentats fait naître des vocations dans des esprits perturbés qui rêvent d’exister aux yeux du monde.

Où allons-nous ? Dans quel monde souhaitons-nous vivre ?
Je ne sais pas, mon bonhomme, mais ce que je sais, c’est que je ne cesserai jamais de te protéger et de me battre, à ma mesure, pour un monde juste et équitable, car ce ne sont pas les « Liberté, Egalité et Fraternité » qu’il convient de mettre au pinacle de nos valeurs, mais bien simplement l’Equité et la Fraternité.

Luc Boland
papa de Lou, porteur du syndrome de Morsier.

#Valentinvermeersch

samedi 8 avril 2017

Combattre les peurs, inlassablement

Etrange reflet de mon intervention, l’autre jour au Parlement francophone bruxellois (voir ci-dessous):

Hier midi Lou était invité au restaurant par une collaboratrice. Une chouette initiative. Direction une pizzeria proche de la maison. Tous deux s’installent à une table. Quelques instants plus tard, deux jeunes femmes d’une vingtaine d’années viennent s’asseoir à leur tour à une table voisine.
Comme à son habitude, Lou se balance fréquemment sur sa chaise. Autisme pour les uns, blindisme ou gestes de réassurance pour les autres, qu’importe, c’est notre Lou, turbulent qui brasse la vie et l’air à sa manière.
Une des deux femmes a sans cesse son regard attiré sur Lou et semble dérangée par ses mouvements. Rapidement, elles changent de table et s’installent plus loin, non sans avoir régulièrement des regards voyeurs et malsains vers Lou.
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Cela ne touche absolument pas Lou, sauf quand on le met au courant de la situation. Abusant à ce moment là de son droit aux gros mots dans la sphère privée ( pour ceux qui connaissent bien Lou et ses "combats"), il dit simplement : "Elles (dans cette situation) sont connes". Ce n'est évidemment pas la bonne solution, mais juste un exutoire. Mais oui, il y a encore un énorme travail à faire et je trouve que les différents niveaux de pouvoir devraient y oeuvrer (c'est leur mission que le "vivre ensemble") et donc dégager des budgets pour ce faire. Et je ne pense pas spécialement ici particulièrement à l'Extraordinary Film Festival que je porte.


In fine, moi, ces regards que j'observe souvent avec Lou (la seule présence de la canne attire déjà tous les regards), je m'en contref... depuis belles lurettes et je me sens fier, au bras d'une étonnante réincarnation du Petit Prince qui me pousse dans le dos.


Le handicap fait peur et fera toujours peur, mais seule l’inclusion de tous dans la société pourra relativiser ces peurs de l’autre, différent et pourtant semblable.
Je vous invite à voir cette courte vidéo et mon intervention au parlement francophone bruxellois qui a suivi ce court film de sensibilisation à la différence.

Les yeux d'un enfant :

 Mon intervention à la suite de cette vidéo :