Lou chez les Faons

Sur le parvis d’une église, un petit bonhomme scande à tue tête des cris de rassemblement, parmi trente-neuf autres enfants formant un cercle. Il a un foulard bleu autour du cou, comme les autres. 
Au cri de “Victoire”, il ne tend pas comme les autres son bras, ni les deux doigts de sa main en forme de “V”. De toute façon pour lui, la lettre “V”, c’est quatre points, disposés en 1, 2, 3 et 6.
Ce petit bonhomme, c’est Lou.

Spectateurs de cette scène, sa maman et moi sommes émus. C’est une grande victoire, en effet. C’est la première fois qu’il passe une journée en compagnie d’enfants de son âge qui ne sont pas atteints de déficiences, exceptés quatre autres enfants accueillis comme lui.

Lou vient d’intégrer une meute de “louveteaux”, enfin, de “faons”, car tel est le nom de cette troupe qui intègre quelques enfants différents. Lou eut préféré un autre nom que les “Faons” - je ne dois pas vous faire un dessin de l’animal qu’il eut préféré donner à la meute - , mais bon... Il s’accomode.

Sa sizenière, même âge et une demie tête de moins, lui donne la main et le guide pour aller dire au revoir au chefs.

C’est le moment de le rejoindre. Il découvre notre présence.

- Alors, Lou, c’était chouette ?

- Oui. On n’a pas fait de match de foot., mais y’a eu beaucoup de coups de sifflet et des cris, comme des manifestations.

- Auras-tu envie d’aller au camp de la Toussaint ?

- Oui !

Voilà que le petit bonhomme entre de plein pied dans la vie, sociale.

Et quand bien même les défis à venir sont innombrables, c’est un pas de plus.