Au moment où je quitte sa chambre, Lou lance sa phrase rituelle :
- Bonne nuit petit mouton !
- Bonne nuit Lou.
N’ayant pas eu la réponse attendue, il reprend, comme à son habitude :
- Bonne nuit petit mouton !
- Bonne nuit gamin, fais un bon dodo.
Je m’apprête à refermer la porte.
- Papa ? Tu veux bien dire « Bonne nuit petit mouton ».
- On n’est pas obligé, mon gars… Pas tous les soirs… Et cela ne t’empêchera pas de bien dormir.
En réponse, il se met à bêler. Une fois. Deux fois. Je ne réagis pas et referme la porte.
De l’autre côté :
- Papa ?
Je rouvre la porte.
- Qu’est ce qu’il y a ?
- C’est quoi qu’on entend ?
Et un bêlement de plus.
- Tu le sais très bien !
- Non !
Je résiste :
- A sheep.
- Quoi ?
- A sheep ! Tu sais très bien ce que cela veut dire en anglais.
- Non !
- Te moque pas de moi, gamin !
- Ça veut dire cheval ?
- Mais non, mouton, abruti !
Gasp, il m’a eu. J’ai prononcé le mot.
Résultat du match : Lou : 1 - Papa : 0.
…Ou le quotidien avec certains enfants porteurs du syndrome de Morsier.
* Les articles “Lou, la malice” plus anciens sont rassemblés ici (à la première personne du singulier).
2 commentaires:
eh oui, Lou aime jouer ... et gagner. Suite à ton article précédent, c'est vrai que ça peut être fatiguant mais aussi marrant (surtout vu de l'extérieur) et je pense qu'au niveau des points Lou a de l'avance mais il a besoin de repères et les rituels en font partie... Il y a quelques années, Lou aurait certainement stressé ou pleuré quand tu as fermé une première fois la porte, maintenant, il tente ....
Gros bisous à la famille.
Disons que les rituels sont des enjeux vitaux dans sa réassurance. On se bat juste contre leur envahissement. Et on se fait souvent avoir, car sur ce point, il est loin d'être idiot. ;-)
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