Dans le travail rédactionnel qui
m’occupe en ce moment, je suis retombé sur un des rares témoignages de mon cru
(L’ensemble de nos travaux reposent sur des centaines de témoignages de
personnes en situations de handicap, de parents, de proches et de
professionnels).
Je l’aime bien et je pense qu’il
est le lot de tant et tant de « pauvres petits handicapés »* et de leur proches (*comme il est
parfois de bon ton de dire) :
Mon fils est aveugle de naissance. Il ne peut concevoir ce que "voir"
veut dire et il est globalement heureux de vivre.
Mais lorsque nous expliquons
sa situation à des gens qui ne le connaissent pas, les réactions sont quasi
systématiques. Nous avons droit aux : « Oh, mon Dieu ! »,
« Quel Malheur ! », « C’est horrible ! »,
« Oh, le pauvre » etc.
C’est quand même incroyable comme les gens font
avant tout une projection personnelle de la situation, traduisez :
« Ce serait affreux si j’étais aveugle ».
Pourtant, si je vous disais
que j’ai un septième sens qui n’a rien à voir avec les autres – appelons-le "le
Snurf" -, qu’avec celui-ci je peux percevoir des “snurfies” qui me
permettent de "snurfer" à distance, vous ne pourrez concevoir ce sens
qui vous est inconnu.
Seriez-vous malheureux pour autant ?
Vous
sentiriez-vous amoindri ?
2 commentaires:
Tout à fait d'accord avec vous! Cette pitié est sans doute liée à la peur qu'ont les gens de se retrouver dans une situation qu'en réalité ils en connaissent pas. Poureux, être handicapé, le mot le dit bien, c'est ne pas pouvoir faire ceci ou cela. mais c'est oublier combien la Vie peut être forte. Et faire preuve d'un aveuglement en ne regardant que la déficience à côté de laquelle, par dessus laquelle peuvent émerger de formidables capacités d'adaptation, des capacités parfois extra-ordinaires, comme le don de Lou pour la musique!! Et c'est alors que l'on se dit: vive la vie!!
@ Valérie : rien à rajouter ! ;-)
Enregistrer un commentaire