jeudi 7 février 2013

Le off de la “Jam de Lou”

Flashback en quelques anecdotes et photos.

20h15. L’heure académique passée et les 500 sièges du théâtre 140 étant occupés, je monte sur scène pour faire mon discours. 

Théatre 140 - La Jam de Lou

Beau décorum et belle lumière du scénographe, ami et parrain de Lou, Michel Suppes avec lequel nous avions convenu que serait projeté tout le long de la soirée la photo d’un bouquet de physalis qui orne le salon de notre maison. Histoire de récréer notre intimité familiale, quand bien même Lou ne le verra pas. Cette image étant projetée depuis mon ordinateur portable, voilà-t-il pas que l'agenda synchronisé à mon i-phone lance un rappel “Mélatonine”sur l’écran en plein milieu de mon intervention.
Ben oui, Lou prend tous les soirs la mélatonine à cette heure et pour ne pas oublier de la lui donner, mon agenda électronique nous le signale quotidiennement. 

Fond d'écran de la Jam de Lou
 Etant dos à l’écran, je n’en ai rien su au moment même et le technicien de la salle a réagi au bout de quelques minutes en désactivant le rappel. Mais les quelques personnes présentes qui nous connaissent bien, n’ont pas manqué de s’amuser de la situation. Une autre m’a même écrit dans un mail : “Tiens, Lou prend de la mélatonine ?”
 
"Lou, je m'appelle Lou" en live
Passé mon discours qui contextualisaient  ce concert et le combat que nous menons, la salle a immédiatement vibré avec la chanson d’ouverture “Lou, je m’appelle Lou”, ponctuée de reniflements réguliers. Car oui, malgré toutes nos précautions, Lou a attrapé un rhume la veille du concert, le virus ayant déjà pris possession de toute la famille durant la semaine précédente. 
 Mais au final, cela n’a en rien perturbé les spectateurs qui ont instantanément plongé dans l’univers musical de Lou.
Pour qui ne l’avait jamais entendu jouer, la surprise fut totale. 
Lou Boland en live
Notre “p’tit gars” a bleuffé le public avec ses facultés musicales. Que ce soit au piano ou au chant : assurant avec brio son trio avec Julie Larousse et Kathy Adam, ses duos avec Marc Vella ou Charles Loos.
Mais il a surtout emballé la salle avec son humour, sa tendresse, son naturel, ...jusqu’à son monde à lui.
Le public s'amuse
 Durant le blind-test musical par exemple (petit divertissement au milieu du concert durant lequel il jouait des chansons sur son synthé pour faire deviner le nom de l’artiste au public, ou inversement, la salle lui demandait de jouer qui du Nougaro, qui du Johnny Haliday etc.), il s’est mis à parler de son monde imaginaire –le pays Kirkaï-, de son ordinateur pour enfant rebaptisé par ses soins “Karpach”, et dont l’ultime plaisir est d’atteindre une usure des piles telle que le jouet se mette à faire des bruits électroniques bizarres et à déconner complètement. 

Blindtest musical
 Son imitation a fait exploser la salle de rire. Car Lou est aussi un sacré imitateur des sons de la vie.
L'humour de Lou
Il a aussi pas mal pris de libertés musicales, comme à son habitude lors de la seconde partie du concert, la Jam proprement dite. Les musiciens s’y attendaient et furent d’une grande souplesse, comme lorsqu’il a commencé tout seul “La javanaise” qui devait être chanté en duo entre Barbara Wiernik et JulieLarousse.   

La Javanaise - Barbara Wiernick
 Habilement, Barbara s’est introduite en fin de premier couplet pour le reprendre. De même, lorsqu’il a rajouté une troisième voix dans le refrain de la chanson.
Il était tellement bien entouré. 
La Javanaise chanté en trio : Lou, Julie Larousse et Barbara Wiernick
Mais le fait de devoir jouer par moment avec pas moins de cinq musiciens et deux chanteuses représentait aussi un défi. Jamais il n’avait fait cela auparavant, mise à part la répétition de une heure trente à la maison en vue du concert. 

Charles loos, Félix Zurstrassen, Basile Peuvion, Alain Pierre, Kathy Adam, Julie Larousse, Barbara Wiernick
Il fallait donc, assisté par Charles Loos qui agissait en chef d’orchestre, qu’il sente les moments de solo des autres instruments et qu’il joue en conséquence en retrait à ces moments là.  Une fois encore, il l’a parfaitement compris, permettant à chacun de faire son solo dans l’une ou l’autre chanson : Félix Zurstrassen à la contrebasse, Alain Pierre à la guitare, Basile Peuvion à la batterie et bien sûr Charles Loos au second piano.
Alain Pierre
Basile Peuvion
Barbara Wiernick, Alain Pierre
Charles Loos
Marc Vella
C’est fou de voir le sourire des tous les musiciens et la complicité réelle entre eux et Lou. Connaissant son plaisir d’être en bonne compagnie musicale et la fulgurance lors de chacune de ces rencontres, sa maman et moi ne doutions pas un seul instant que la magie allait une fois encore opérer. La musique est un langage et ceux qui jouent avec les notes se reconnaissent aussi vite que deux écrivains jonglant avec les mots.

Tous les musiciens
 Une des plus grandes inconnues était finalement la fatigue. Lou étant habitué à se coucher à 21h00 tous les soirs, mélatonine à la clé pour bien réguler son sommeil suite au dérèglement durant son enfance. Or il devait tenir jusque 23h00.
Non seulement il a tenu - après deux heures de concert, il aurait bien continué de jouer tant il était ravi-, mais conscient de la situation, il a même fait rire aux éclats la salle lorsqu’il a lâché entre deux chansons :
- D’habitude, je suis crevé lorsque je vais à un concert, mais c’est parce que c’est le concert des autres, pas le mien !
Et de fait, lors de longs concerts (Radiohead, Patrick Watson et même Christophe Maé) sa passivité invite la fâtigue.
La jam de Lou : Lou Boland
 Il a donc fallu que je lui dise après le premier rappel qu’il était l’heure de s’arrêter.
Ayant coupé son micro-émetteur, je l’ai invité à sortir de scène avec moi. C’est alors qu’il m’a tiré sur l’épaule pour me dire : “Papa, c’est un rêve ! Mais un rêve !”.
La fin du concert
 Et ce le fut. Pour tout le monde, au vu des si nombreuses réactions reçues. Pas même le rhume n’aura entaché le concert, si ce n’est qu’il offre une dernière anecdote.
Derrière les pendrillons
  Durant tout le spectacle, nous étions, Claire et moi, derrière les pendrillons, prêts à remplir nos missions respectives entre chaque chanson, tel un ravitaillement en Formule 1 ou les soins sur un ring de boxe entre chaque manche : qui le mouchoir, qui bien remettre le micro-oreillette, qui de s’assurer qu’il a bien la suite du programme en mémoire, qui de le féliciter et l’encourager. 
Nickel, mon p'tit gars !

Tu te souviens de la prochaine chanson ?
De retour à notre stand(by) côté jardin après chaque intervention, on en riait tous les deux pendant que le bonhomme enchaînait.
Au final, nous n’avons pas vu grand chose du concert proprement dit, Lou étant dos à nous, mais nous écoutions et sentions la salle vibrant, à chaque instant, dans la découverte d’un monde si riche. Celui de la différence.
Derrière les pendrillons (bis)
 Aussi sûrement que les poissons vivent dans l’eau, Lou vit dans la mélodie de la vie, sa pétillance.


Telle fut la Jam de Lou.

 Photos ©® Lara Herbinia et Julian Hills

3 commentaires:

Corinne a dit…

Infinis mercis !
Bises à la tribu.

Valérie C a dit…

Une nouvelle leçon de vie pour Lou, pour sa famille, mais aussi pour tout le monde, invité à regarder la différence sous un autre jour, celui des compétences qui dépasse les déficiences, les transcendant!
Merci pour l'élan positif que vous partagez atour de vous!372310

Christophe a dit…

Quand la musique est bonne, bonne, bonne...
Quand elle guide mes pas
Quand la musique donne, donne, donne...
Un rêve plus loin