Flashback
en quelques anecdotes et photos.
20h15.
L’heure académique passée et les 500 sièges du théâtre 140 étant occupés, je
monte sur scène pour faire mon discours.
Théatre 140 - La Jam de Lou |
Beau décorum et belle lumière du scénographe, ami et parrain de Lou, Michel Suppes avec lequel nous avions convenu que serait projeté tout le long de la soirée la photo d’un bouquet de physalis qui orne le salon de notre maison. Histoire de récréer notre intimité familiale, quand bien même Lou ne le verra pas. Cette image étant projetée depuis mon ordinateur portable, voilà-t-il pas que l'agenda synchronisé à mon i-phone lance un rappel “Mélatonine”sur l’écran en plein milieu de mon intervention.
Ben
oui, Lou prend tous les soirs la mélatonine à cette heure et pour ne pas
oublier de la lui donner, mon agenda électronique nous le signale quotidiennement.
Fond d'écran de la Jam de Lou |
Etant
dos à l’écran, je n’en ai rien su au moment même et le technicien de la salle a
réagi au bout de quelques minutes en désactivant le rappel. Mais les quelques
personnes présentes qui nous connaissent bien, n’ont pas manqué de s’amuser de
la situation. Une autre m’a même écrit dans un mail : “Tiens, Lou prend de la
mélatonine ?”
"Lou, je m'appelle Lou" en live |
Passé
mon discours qui contextualisaient ce
concert et le combat que nous menons, la salle a immédiatement vibré avec la
chanson d’ouverture “Lou, je m’appelle Lou”, ponctuée de reniflements
réguliers. Car oui, malgré toutes nos précautions, Lou a attrapé un rhume la
veille du concert, le virus ayant déjà pris possession de toute la famille
durant la semaine précédente.
Mais
au final, cela n’a en rien perturbé les spectateurs qui ont instantanément
plongé dans l’univers musical de Lou.
Pour
qui ne l’avait jamais entendu jouer, la surprise fut totale.
Lou Boland en live |
Notre
“p’tit gars” a bleuffé le public avec ses facultés musicales. Que ce soit au
piano ou au chant : assurant avec brio son trio avec Julie Larousse et Kathy
Adam, ses duos avec Marc Vella ou Charles Loos.
Mais
il a surtout emballé la salle avec son humour, sa tendresse, son naturel,
...jusqu’à son monde à lui.
Le public s'amuse |
Durant
le blind-test musical par exemple (petit divertissement au milieu du concert
durant lequel il jouait des chansons sur son synthé pour faire deviner le nom
de l’artiste au public, ou inversement, la salle lui demandait de jouer qui du
Nougaro, qui du Johnny Haliday etc.), il s’est mis à parler de son monde imaginaire
–le pays Kirkaï-, de son ordinateur pour enfant rebaptisé par ses soins
“Karpach”, et dont l’ultime plaisir est d’atteindre une usure des piles telle
que le jouet se mette à faire des bruits électroniques bizarres et à déconner
complètement.
Blindtest musical |
Son
imitation a fait exploser la salle de rire. Car Lou est aussi un sacré
imitateur des sons de la vie.
L'humour de Lou |
Il
a aussi pas mal pris de libertés musicales, comme à son habitude lors de la
seconde partie du concert, la Jam proprement dite. Les musiciens s’y attendaient
et furent d’une grande souplesse, comme lorsqu’il a commencé tout seul “La
javanaise” qui devait être chanté en duo entre Barbara Wiernik et JulieLarousse.
La Javanaise - Barbara Wiernick |
Habilement, Barbara s’est
introduite en fin de premier couplet pour le reprendre. De même, lorsqu’il a
rajouté une troisième voix dans le refrain de la chanson.
Il
était tellement bien entouré.
La Javanaise chanté en trio : Lou, Julie Larousse et Barbara Wiernick |
Mais
le fait de devoir jouer par moment avec pas moins de cinq musiciens et deux
chanteuses représentait aussi un défi. Jamais il n’avait fait cela auparavant,
mise à part la répétition de une heure trente à la maison en vue du concert.
Charles loos, Félix Zurstrassen, Basile Peuvion, Alain Pierre, Kathy Adam, Julie Larousse, Barbara Wiernick |
Il
fallait donc, assisté par Charles Loos qui agissait en chef d’orchestre, qu’il
sente les moments de solo des autres instruments et qu’il joue en conséquence
en retrait à ces moments là. Une fois
encore, il l’a parfaitement compris, permettant à chacun de faire son solo dans
l’une ou l’autre chanson : Félix Zurstrassen à la contrebasse, Alain Pierre à
la guitare, Basile Peuvion à la batterie et bien sûr Charles Loos au second
piano.
Alain Pierre |
Basile Peuvion |
Barbara Wiernick, Alain Pierre |
Charles Loos |
Marc Vella |
C’est
fou de voir le sourire des tous les musiciens et la complicité réelle entre eux
et Lou. Connaissant son plaisir d’être en bonne compagnie musicale et la
fulgurance lors de chacune de ces rencontres, sa maman et moi ne doutions pas
un seul instant que la magie allait une fois encore opérer. La musique est un
langage et ceux qui jouent avec les notes se reconnaissent aussi vite que deux
écrivains jonglant avec les mots.
Tous les musiciens |
Une
des plus grandes inconnues était finalement la fatigue. Lou étant habitué à se
coucher à 21h00 tous les soirs, mélatonine à la clé pour bien réguler son
sommeil suite au dérèglement durant son enfance. Or il devait tenir jusque
23h00.
Non
seulement il a tenu - après deux heures de concert, il aurait bien continué de
jouer tant il était ravi-, mais conscient de la situation, il a même fait rire
aux éclats la salle lorsqu’il a lâché entre deux chansons :
-
D’habitude, je suis crevé lorsque je vais à un concert, mais c’est parce que
c’est le concert des autres, pas le mien !
Et
de fait, lors de longs concerts (Radiohead, Patrick Watson et même Christophe
Maé) sa passivité invite la fâtigue.
La jam de Lou : Lou Boland |
Il
a donc fallu que je lui dise après le premier rappel qu’il était l’heure de
s’arrêter.
Ayant
coupé son micro-émetteur, je l’ai invité à sortir de scène avec moi. C’est
alors qu’il m’a tiré sur l’épaule pour me dire : “Papa, c’est un rêve ! Mais un
rêve !”.
La fin du concert |
Et
ce le fut. Pour tout le monde, au vu des si nombreuses réactions reçues. Pas
même le rhume n’aura entaché le concert, si ce n’est qu’il offre une dernière
anecdote.
Derrière les pendrillons |
Durant
tout le spectacle, nous étions, Claire et moi, derrière les pendrillons, prêts
à remplir nos missions respectives entre chaque chanson, tel un ravitaillement
en Formule 1 ou les soins sur un ring de boxe entre chaque manche : qui le
mouchoir, qui bien remettre le micro-oreillette, qui de s’assurer qu’il a bien
la suite du programme en mémoire, qui de le féliciter et l’encourager.
Nickel, mon p'tit gars ! |
Tu te souviens de la prochaine chanson ? |
De
retour à notre stand(by) côté jardin après chaque intervention, on en riait tous
les deux pendant que le bonhomme enchaînait.
Au
final, nous n’avons pas vu grand chose du concert proprement dit, Lou étant dos
à nous, mais nous écoutions et sentions la salle vibrant, à chaque instant, dans
la découverte d’un monde si riche. Celui de la différence.
Derrière les pendrillons (bis) |
Aussi
sûrement que les poissons vivent dans l’eau, Lou vit dans la mélodie de la vie,
sa pétillance.
Telle fut la Jam de Lou.
Photos ©® Lara Herbinia et Julian Hills
3 commentaires:
Infinis mercis !
Bises à la tribu.
Une nouvelle leçon de vie pour Lou, pour sa famille, mais aussi pour tout le monde, invité à regarder la différence sous un autre jour, celui des compétences qui dépasse les déficiences, les transcendant!
Merci pour l'élan positif que vous partagez atour de vous!372310
Quand la musique est bonne, bonne, bonne...
Quand elle guide mes pas
Quand la musique donne, donne, donne...
Un rêve plus loin
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