Cette fois, la guerre est déclarée. Ce n’est pas le film. C’est la vie.
Et l’amour doit parfois se faire violence.
Pas d’autre alternative.
C’est l’invincible Armada. Des navires lourdement armés d’arguments face à une frêle esquife qui cabote dans sa mer d’insouciance.
Ce n’est pas la lutte contre un crabe, comme dans le scénario, mais le harponnage au travers de la cuirasse de son navire, l’abordage pour le contrôle du gouvernail et la capture de son âme avec un filet.
La grosse artillerie verbale. De ces balles qui transperce la cuirasse et le contraint à entendre l’ultimatum. C’est l’arme fatale de la grosse voix/voie qui tétanise l’ennemi, lui fait rendre aussitôt les armes et le rend apte à entendre les exigences du vainqueur.
Capter l’attention de son esprit volatile qui peine tant à être rationnel. Lancer l’assaut au moment précis où il part à la dérive.
Et après, tout reconstruire.
Mais avant de reconstruire, il faut d’abord démonter tout, jusqu’aux calles.
Recommencer. Depuis le début. De l’histoire de l’humanité, en passant par la condition humaine et la vie en communauté. Schéma par schéma. Plan par plan. Pièce par pièce. Ceci pour cela. Et c’est parce que cela que ceci.
Oser les mots explosifs. Comme pour la première fois hier, aborder avec lui la perspective de la mort et de l’après nous.
Oser les mots, au risque d’Hiroshima.
Mon amour.
Arrimer le navire à la raison. Ancrez l’âme.
Sécher nos âmes mouillées. Parfois.
Concentrer, grouper, recouper, assembler la pensée. Avec lui.
Défier une déficience fonctionnelle.
Utopie de la plasticité du cerveau.
Cinq, dix, quinze, vingt minutes et plus parfois. Des siècles à vivre.
Réarmer patiemment l’esquife.
Et puis toujours terminer sous une bise joyeuse, une température câline, et un ciel serein.
Il est alors prêt à reprendre son gouvernail. Intrépide et courageux.
Et de l’accompagner en croisière, en escorte rassurante vers de nouveaux horizons.
Apprécier les bénéfices évidents du plan de paix et la météo clémente.
Observer sa fière allure.
Pour peu, au travers des reflets de larmes de joie, on verrait une frégate.
Même si l’on sait très bien que tôt ou tard, le bateau va se dégrader.
Jusqu’à ce qu’à notre perte de vigilance lorsqu’il retourne dans sa mer d’insouciance et que la tempête gronde.
Inévitable.
Mais ne pas y penser et ne voir que les progrès acquis.
Renforcer au besoin les pièces maîtresses à coup de peinture fraiche.
Telle est la mutinerie adolescente d’une âme d’enfant.
Complexe et orpheline.
Sans aides structurelles.
Se serrer les coudes.
Et ne compter que sur nous-mêmes.
PS : Ce soir, lendemain de tempête, le ciel est bleu. Le cap tient. L'esprit est au beau fixe, rieur et présent.
Et ne compter que sur nous-mêmes.
PS : Ce soir, lendemain de tempête, le ciel est bleu. Le cap tient. L'esprit est au beau fixe, rieur et présent.
4 commentaires:
Bonsoir,
très très belle métaphore!
Les deux derniers messages que vous avez postés m'ont fait monter les larmes aux yeux.
Merci aussi pour ce partage, sur la belle amitié de Lou et de Fred!J'espère qu'elle durera encore.
Merci Aude.
Je me répète, mais les larmes sont le car-wash de l'âme. Parfois, ça fait du bien. ;-)
Comme ces luttes sont joliment traduites, avec poésie, vous exprimez ce combat quotidien, mais aussi cesz joies qui le jalonnent! Bon courage, bon vent!
Merci Valérie. Du courage on en a, même s'il nous faut "mordre sur sa chique" et que nous manquons cruellement d'aide professionnelle. .-)
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