lundi 18 janvier 2021

Humour (Lou B. fait The Voice Belgique)

 


😂 « On peut rire de tout, mais pas avec n’importe qui » (Desproges)
Sur une idée du papa, l’approbation de Lou et la complicité amicale de Philippe Geluck.

mercredi 23 décembre 2020

Les anges musiciens (conte)


(Un petit « conte » pour remonter le moral des « troupes » en cette triste période et en guise de vœux pour une année nouvelle pleine de belles émotions et de réalisation de soi)

 

Les anges existent, mais on ne le sait pas. On ne les voit pas et donc on ne croit pas en leur existence.

L’iconographie populaire et les arts nous les ont toujours représentés avec des ailes et des auréoles, portant de longues chasubles blanches ou dans leur plus simple élément : nus et potelés.

Parmi eux, il y a les anges musiciens. On les voit jouant de la trompette, du luth, du violon, de la harpe ou de la flûte, mais rarement du piano. Quoi de plus normal puisque le piano fut inventé au début du 18ème siècle et trouvera sa forme définitive vers 1890, au moment même du déclin de la peinture religieuse.


 Difficile donc aujourd’hui de s’imaginer leur présence sous cette forme dans notre monde moderne, hyper technologique et rationnel.

Et pourtant ils existent bel et bien. L’avènement de l’Internet a permis aujourd’hui de confirmer leur existence, bien loin des clichés ancestraux.

Des anges tombés du ciel, au hasard de la vie. Ici et là.

Ils sont quelques centaines dans le monde, mais, à ma connaissance, seulement une dizaine que l’on peut vraiment qualifier d’anges musiciens.

Ils ont quatre, six, vingt ou vingt-cinq ans.

 

Sans doute en avez-vous déjà rencontré sans vous en rendre compte.  Vous les avez peut-être déjà vu sur scène, à la télévision ou lors de concerts. On les reconnaît par leur balancement presque métronométrique lorsqu’ils jouent de leur instrument. C’est l’instant où ils entrent en communication avec la musique, la vie. C’est l’instant où ils vous ouvrent le cœur de leur monde mélodique.

On les reconnaît aussi par l’incroyable expressivité de leur regard, sans aucun mimétisme, puisque ils ne voient pas la lumière.

 

Ils s’appellent*** Lou, Rex, Kodi, Avett ou encore Anton. Ils sont disséminés un peu partout dans le monde. Le piano est leur meilleur ami, mais aussi la guitare ou les percussions. Quant au chant, il est le prolongement de leurs émotions.

Ils se produisent régulièrement en public ou sur des plateaux de télévision, désarmant les cœurs les plus durs. Sans faire de bruit et sans que personne ne s’en émeuve, l’addition de leurs prestations musicales compte plus d’une centaine de millions de vues sur les réseaux sociaux.

Ils cumulent des capacités musicales qui vont de l’oreille absolue à la transposition instantanée de n’importe quel morceau de musique, d’une mémoire musicale prodigieuse à la capacité de composition immédiate.

Mais il y a aussi des anges moins médiatiques : Guillaume près de Toulouse (percussionniste et chanteur), une autre Lou à Bruxelles et la jeune Julia dans sa favela du Mexique, portée à bout de bras par son institutrice.

Par un besoin viscéral et par plaisir, toutes et tous chantent, jouent d’un instrument et s’abreuvent des sons de la vie. La musique leur est vitale, comme boire ou se nourrir, et partager cette passion avec les autres l’est tout autant. La musique rythme leur vie quotidienne, plusieurs fois par jour.

Certains d’entre eux ont aussi le don pour les langues. Simple logique puisque les langues sont une forme de musique.

 

Si vous les rencontrez un jour, vous découvrirez aussi le sens profond de la définition de l’Amour que l’on associe aux anges : leur confiance aveugle lorsqu’ils vous ont apprivoisé, leur profonde sincérité sans filtres, leur gentillesse avenante, leur soif de tendresse et de câlins, leur absence de calcul, de faux-semblants, mais aussi leurs peurs parfois irrationnelles face à notre monde qu’ils ont du mal à appréhender et pour cause : derrière leur visage angélique, ils ne sont pas comme nous. Ils sont privés de la vue, souvent de l’odorat, mais aussi dépourvu d’une part structurelle de leur cerveau* qui semble expliquer pourquoi ils aiment tant vivre dans l’émotionnel et la musique, voler loin, très loin au-dessus de nos contingences matérielles et rationnelles.

 

Derrière ces anges, il y a des parents qui se sont retrouvés sans aucun mode d’emploi, ne comprenant pas pourquoi la loterie de la vie leur avait déposé cet enfant si semblable aux autres, mais si différent. Des anges au préalable peureux, méfiants, paressant dans le monde des sons, déconnectés de notre réalité. Des parents complètement isolés face à la méconnaissance de ce que la science s’est contentée de qualifier de « syndrome », sans autre investigation.

Mais l’incroyable s’est produit : à des milliers de kilomètres les uns des autres, comme guidés par la même révélation, ils ont pansé les plaies, retroussé leur manche, détecté ou découvert ces capacités hors normes et porté à bout de bras ces anges vers leur accomplissement, en apprivoisant leurs peurs, leur enfermement dans leur monde, leur autisme diront certains.

Ainsi, des parcours de vie hors normes se sont répliqués sans modèle, sans savoir qu’ailleurs, de Dayton à  Brookline, de Mexico à Lake Elsinore (CA), de la Californie à la France, de Bruxelles à Middelton, naissaient des anges musiciens ayant des besoins spécifiques méconnus de la médecine et de l’éducation.

Internet a permis de les identifier et de révéler leur existence. Les moyens de communications mondialisés leurs permettent aujourd’hui de se reconnaître et pour certains parents de pouvoir occasionnellement partager entre eux leur singulières expériences.

Si je vous dévoile aujourd’hui l’existence de ces anges musiciens, c’est tout simplement parce qu’il en existe sans doute bien plus que ceux que j’ai pu identifier. Mais tous n’ont pas atterri dans un vivier d’amour, de tolérance, d’ouverture à la différence, ou dans des conditions sociales et matérielles qui ont permis à leurs parents de mettre en place un accompagnement adapté à leurs besoins, car accompagner un ange musicien est un combat de tous les instants contre les prérequis, la norme et les règles.

Si je vous raconte cette histoire,  c’est parce qu’il existe en chacun d’entre nous une part d’ange, un talent, une aptitude que le « formatage » de la société a mis sous l’éteignoir. L’humanité a toujours jaugé l’intelligence humaine en termes de logique et de linguistique, basant l’enseignement sous ces deux seules compétences. Or nous disposons tous de huit formes d’intelligence** (l’intelligence linguistique, logico-mathématique, visuelle spatiale, intra-personnelle, interpersonnelle, corporelle kinesthésique, musicale et naturaliste). Chacun de nous excelle dans un ou plusieurs de ces domaines et rencontrera bien des difficultés dans d’autres. Il convient donc à chacun de trouver sa part d’ange pour s’épanouir dans la vie, mais il faut pour cela repenser nos propres jugements sur la définition de l’intelligence.

 

Si je vous partage tout cela, c’est parce que mon vœu le plus cher est que l’on change de paradigme face au Handicap, car en toute personne humaine, qu’elle soit en situation de handicap ou non, se cache la richesse d’une de ces huit intelligences.

 

Puisse le monde revoir ces valeurs. Puisse le monde accueillir et reconnaître ces anges musiciens, leur permettre de poursuivre leur soif de partager leur monde musical.

 

J’en finirai avec un vœux, un rêve absolu : permettre aux anges musiciens disséminés dans le monde de se rencontrer, de se rassembler lors d’un concert, de leur permettre de partager ensembles leur passion musicale pour leur plaisir et celle du public.

 

Luc Boland

Papa de Lou B. (ange musicien)

 

Addendum :

* La science a affublé les caractéristiques des anges musiciens d’un triste nom : le « Syndrome de Morsier »… ou «  dysplasie septo-optique » . Nom de code en anglais : SOD – ONH. La recherche ne s’intéresse pas eux car ils représentent environ 1 naissances sur 10 millions dans les cas décrits ici. Ils naissent aveugles ou malvoyants, souvent sans odorat, avec des problèmes hormonaux légers ou modérés qui fort heureusement se soignent, mais surtout avec un cerveau différent du nôtre. Ce  défaut structurel du cerveau (absence de septum pelucidum - la cloison qui sépare les deux hémisphère du cerveau - et parfois absence aussi du corps calleux) est peu ou pas investi par le monde des neurosciences qui ploie sous la complexité folle du cerveau.

 

** A propos des huit intelligences ou « intelligences multiples » : https://www.intelligences-multiples.org/intelligences-multiples2/les-8-types-dintelligences/

 

*** Découvrez ces anges musiciens :

- Lou :

prestation : https://www.youtube.com/watch?v=qu18l50dbKQ

site web : https://loub.be/

 

- Kodi :

prestation : https://www.youtube.com/watch?v=pDPdRYF7hTQ

site web : https://www.kodileerocks.com/

 

- Rex :

prestation : https://www.youtube.com/watch?v=cCF1xSgyKXg&t=47s

site web (FB) : https://www.facebook.com/Rex-Lewis-Clack-184911764774/?ref=page_internal

 

- Avett Ray :

prestation (Bohemian Rhapsody) : https://www.youtube.com/watch?v=IOrqLME1CFY

site web (FB) : https://www.facebook.com/avettray/

 

- Julia : https://www.youtube.com/watch?v=OtJgULtEcqM

 

- Anton : https://www.youtube.com/watch?v=e3S3lFYGZqw

 

- Guillaume : https://www.youtube.com/watch?v=Bphn0T70tuo

 

- Lou N. : https://www.youtube.com/watch?v=1Y7r-kmIKF0

Mes vœux de Noël au monde politique

 

(ou les questions des « bulles », des isolés, des exclus aux aides, des dettes publiques, du financement des soins de santé et enfin de nos libertés élémentaires)

 

Cher Alexander, chers Elio, Rudy, Oliver et Jan,

Nos chefs d’Etat et de Régions,

Mais pourquoi pas aussi chers Ursula, Joe, Vladimir, Emmanuel ou Xi,

Cher élus qui nous représentez,

 

Je peux comprendre les mesures drastiques imposées face à cette pandémie, face à l’épuisement de tous les professionnels qui luttent pour soigner et pour assurer la logistique indispensable (et je leur suis infiniment reconnaissant). Mais il y a quelques points que je ne peux comprendre, ni admettre.

Si vous voulez obtenir l’adhésion de la population et non le chaos, il conviendrait d’y remédier d’urgence.

 

Le premier d’entre eux est de l’ordre de la simple logique et l’exemple belge est édifiant : vos notions de contacts rapprochés comme « la bulle ». + 1 personne.

Êtes-vous connectés à la réalité ? Dans la mesure où, au-delà des isolés, les « bulles » familiales sont composées de ± 60 % de couples (parfois avec enfants, ados et adultes), le respect de cette consigne ne serait-elle pas mieux suivie si vous permettiez la rencontre entre deux « bulles » ? Cela ne multiplierait en rien les risques, puisqu’au sein de ces familles, les personnes se touchent, s’embrassent et partagent tout… jusqu’aux virus !  Recevoir une seule personne d’une autre « bulle » ou permettre le contact entre deux sphères familiales n’y changerait donc rien en termes de transmission. Soit une « bulle » est contaminée, soit elle ne l’est pas.

Seule les mesures cohérentes peuvent obtenir l’adhésion des citoyens.

 

Le second concerne les 40 autres pourcents d’isolés. Que faites-vous, que mettez-vous en place pour ces personnes en profond isolement depuis maintenant 9 mois ?

+ 2 personnes de contact plutôt qu’une ? Mais encore ?… ! La santé mentale de vos administrés est un enjeu majeur. Cela fait bientôt dix mois que des millions de personnes se retrouvent littéralement emprisonnées dans la solitude de leur logement. Que faites-vous aussi pour les aidants proches cloîtrés avec la personne malade ou en situation de handicap ?

 

Le troisième concerne les aides et soutiens financiers apportés au différents secteurs mis à l’arrêt ou impactés : le secteur culturel, de l’événementiel, des loisirs, de l’Horeca (restauration), des métiers de contact etc.

Vous avez décidé d’emprunts massifs à coup de milliards en n’hésitant pas à faire exploser la dette publique pour assurer les coûts liés à la pandémie : les soins de santé, le chômage, le droit passerelle, le soutien à l’aéronautique et aux grandes entreprises etc. . Et c’est très bien ainsi !

Le problème est d’une part, l’inéquité et l’insuffisance des aides et d’autre part, l’aspect passoire qui exclut toute personne qui, au moment de la survenue des lockdown, n’entraient pas dans des cases formatées.

L’inéquité tout d’abord : si vous ne couvrez pas les frais des tous les indépendants contraints à l’arrêt, vous allez au devant d’une crise économique et sociale sans précédent qui risque bien de finir dans la violence du désespoir.

L’effet passoire ensuite : le suicide de la barbière Alysson à Liège, jeune indépendante débutante n’ayant pas encore cotisé et n’ayant de facto pas droit au « droit passerelle », en est un exemple criant. Et que dire des artistes indépendants ou n’ayant pas encore travaillé assez pour bénéficier du statut d’artiste, et de tant et tant d’autres situations. Des dizaines de milliers de cas existent comme ceux-là dans bien des domaines et secteurs.

Il est de votre devoir de ne laisser personne au bord d’un chemin que vous avez été obligé de tracer et d’imposer à des citoyens qui n’y sont pour rien.

Nous acceptons vos contraintes imposées, mais à la condition que les réponses et aides soient justes, solidaires et équitables pour tous.

Nous n’en sommes pas à un milliard de déficit en plus ou en moins.

 

Le quatrième est en lien direct avec le précédent : vous demandez d’énormes efforts et sacrifices à l’ensemble de la population et conjointement, vous êtes contraints de faire exploser la dette publique.

Nous, simples citoyens, aimerions vous entendre sur la manière dont cette dette sera gérée dans le futur. Celle-ci sera-t-elle la énième vague d’austérité qui démantèlera notre système de solidarité que sont la sécurité sociale, l’instruction publique (en ce compris la culture) et les infrastructures publiques ?

Allez-vous enfin, avec l’aide d’autres gouvernements, réclamer l’annulation de ces dettes qui ne profitent qu’au grand capital, à des nébuleuses d’investisseurs sans scrupules, jusqu’aux mafias qui, à force de blanchiments, sont entrés de plain-pied dans le système boursier ? Les personnes les moins impactées par la crise ne sont-elles pas les sociétés d’investissement ? Pas un effort ne leur est demandé. Pas un.

 

Le cinquième point concerne les soins de santé.

Cette crise a démontré de manière éclatante que la « marchandisation » des soins de santé et les mesures d’austérité dans ce secteur ont largement contribué à la situation de lockdown : effectifs insuffisants, matériel insuffisant ou carrément absent et enfin, épuisement et son corolaire l’absentéisme.

Nous, citoyens, voulons vous entendre sur un changement de cap pour l’avenir qui dépasse les premières promesses et aides d’urgence. Il y a une évidence criante qui en devient deux exigences : que soit revu les conditions de travail des professionnels du secteur, les normes d’encadrement des patients et personnes dans les hôpitaux, les maisons de repos et d’accueil de personnes en situation de handicap, que soit revu enfin les conditions de travail des médecins généralistes et les numérus clausus des études de professions de soins pour en revenir à une médecine abondante, humaine et de proximité.

 

Le sixième et dernier point concerne le retour aux libertés élémentaires.

Vous vous êtes immiscés à force de lois jusque dans l’intimité de nos vies privées, de nos foyers. Nous l’avons acceptés pour le bien commun, mais non sans appréhensions sur notre liberté.

Vous avez donc été contraints d’ouvrir une boîte à Pandore qui soulève bien des questions quant aux définitions de la liberté individuelle et celles du devoir de solidarité.

Il ne suffit plus aujourd’hui de nous garantir un retour à la « normale » une fois la pandémie vaincue. Il convient, à l’ère du numérique, des drones et des datas, de repenser et renforcer cette liberté individuelle dans la protection de la vie privée de chacun, mais aussi de lutter ardemment contre l’individualisme qui gangrène l’humanité toute entière.

Le capitalisme (une fois encore) avec son marketing et la « publicité » ont littéralement lobotomisé la planète dans une course effrénée au « moi-je », au « jouir sans entrave », au « désir de possession et de consommation », au narcissisme et à la jalousie d’autrui.

Il est temps aujourd’hui de répondre à cette communication commerciale dont nous sommes inondés quotidiennement par une autre communication massive, forte, puissante, rémanente et récurrente, celle du vrai sens de la vie : rencontrer, apprendre, découvrir les richesses de l’autre et de la vie, et d’en devenir les passeurs pour les « fruits de notre vie » : nos enfants et les générations futures.

 

Pour conclure, vous arrivez péniblement à établir des consensus entre tous les niveaux de pouvoirs… mais l’on vous voit côte à côté lors de vos conférences de presse : partis de gauche ou de droite, vert ou centristes, jusqu’à la droite de la droite. On vous voit in fine vous mettre d’accord sur des décisions, souvent très difficiles. Vous arrivez donc, à termes à faire corps, telle une sorte d’union nationale qui hélas pour vous, nuit au jeu « du pouvoir et de l’opposition », où chacun tente d’émerger pour y faire passer ses idées, ses orientations… et plus tristement son égo et sa notoriété.

Ne pensez-vous pas qu’après avoir franchi la moitié du gué, il serait temps de totalement se jeter à l’eau et de se mettre au service de vos concitoyens, tous vos concitoyens, et prioritairement les plus démunis. Une union nationale puis internationale qui retrouverait le pouvoir de protéger l’humain contre un capitalisme devenu hors contrôle ?

 

Je sais, on me dit utopique et je le revendique même, car l’utopie est à la base de toute invention, de tout les progrès dans l’histoire de l’humanité.

C’est en ayant pour objectif d’atteindre la lune ou les étoiles qu’on parvient déjà à s’extraire de l’irrésistible attraction terrestre pour se retrouver dans l’espace, dans l’espace du possible.

 

Au-delà de nos visions politiques personnelles, qu’elles soient libérales, sociales ou écologiques, ne subsiste qu’un point commun qui unit tous les êtres humains, une seule vision et aspiration commune à chaque citoyen, à chaque électeur : celle de se sentir protégé par la communauté. Tel est votre devoir, le mandat qui vous a été donné.

 

Luc Boland

Citoyen

 

En cas de partage : merci de respecter tout ou partie du texte et d’en citer la source afin d’éviter toute forme de récupération, travestissement ou déformation.

mardi 17 mars 2020

Quand l’invisible fait peur. (à méditer)


Lou et le mouton
Le coronavirus est invisible à nos yeux.
Il n’y a rien de pire que l’invisible et l’inconnu.
De l’angoisse ambiante.
« Suis-je porteur du virus, sans le savoir ? » « Vais-je être contaminé ? »
Nous voilà tous plongé dans la réalité de Lou depuis… 21 ans.

Notre bonhomme est né avec un syndrome extrêmement rare dont la science ne connaît pas grand chose encore aujourd’hui : le syndrome de Morsier ou Dysplasie septo-optique. Il est né aveugle, sans odorat, avec une insuffisance hormonale modérée et enfin une déficience mentale (absence de la cloison qui sépare les deux hémisphères du cerveau). Conséquence : un repli sur lui-même, la peur d’un monde imperceptible à ses yeux, une difficulté absolue pour rationnaliser l’abstrait et même le concret, comprendre l’infiniment grand, l’infiniment petit, et enfin, gérer ses émotions.
Comment comprendre le soleil, la terre, les étoiles sans la vue ; appréhender l’espace (dans tous les sens du terme) ; accepter ce qui apparaît comme des agressions extérieures dénuées de sens (une piqûre, se cogner à un poteau, un bruit inconnu, une explosion, …).

Toute sa petite enfance, nous avons du nous battre amicalement pour le sortir de sa bulle dans laquelle il se réfugiait pour fuir des réalités incompréhensibles à ses yeux, s’isoler de toute forme d’agressions injustifiées ou injustifiables à son esprit.
Comment gérer des émotions sans frein, puisque c’est le rationnel qui nous permet de gérer nos émotions ?
Lou en fut dépourvu durant de longues années.
Si une blague le faisait rire, cinq heures après, il se marrait toujours autant, se la passant en boucle dans sa tête. Amusant, voire cocasse… Mais il en était de même pour la tristesse, la colère ou la peur. Une alarme, un pétard ou un mouton bêlant à son oreille ? Nous étions partis dans une lutte amicale de plusieurs heures pour le consoler, le rassurer, parfois en vain. Certaines de ces peurs (l’alarme, le mouton, …) devinrent des obsessions qui perdurèrent pendant 2, 3, 4 ans.
Face à un syndrome si rare et méconnu de tous, une grande majorité de professionnels ne comprenait pas le comportement de Lou qu’ils jugeaient comme étant des caprices, de la paresse, voire une mauvaise éducation. Nous avons du nous battre là-aussi pour leur faire comprendre la réalité de Lou, souvent en vain.
Il nous a fallu aussi réduire au maximum l’imprévisible afin de le confiner dans un monde rassurant fait d’habitudes et de rites dont nombres d’entre eux subsistent encore aujourd’hui. Nous lui avons appris à apprivoiser ses peurs, nous retrouvant par exemple littéralement dans la même situation que le pilote de Saint-Exupéry dans « Le Petit Prince » face à la peur du mouton.

Fort heureusement, la plasticité du cerveau et notre infinie patience permettent aujourd’hui à Lou de bien gérer ses émotions, même si des petits reliquats subsistent ça et là. Nous avons conquis de haute lutte sa confiance et Lou n’a plus peur du mouton,  que du contraire ! Il a ainsi apprivoisé de nombreuses peurs.

Nous voilà donc tous confrontés à la même réalité que Lou : l’invisible, l’imprévisible, l’inconnu… .
Il revient à chacun de nous de rationnaliser nos émotions, de nous entraider, nous encourager, bref, d’être solidaires.
Puisse cette étrange aventure planétaire nous faire revoir nos valeurs, nos modes de fonctionnement.
Puisse-t-il y avoir un avant et un après le coronavirus.

Ah oui, juste une dernière chose pour tout ceux qui ne connaîtraient pas Lou : l’absence de cette cloison et de rationalité expliquent son talent musical hors normes, puisque petit, il ne vivait que dans l’imaginaire, la créativité et l’émotionnel (l’hémisphère droit ne communiquant pas avec l’hémisphère gauche : la rationalité).
Il n’est pas le seul, porteur de ce syndrome, à développer un tel talent musical.
Par conséquent, si vous souhaitez faire de l’artistique, oubliez par contre votre rationnel : lâchez vous, laissez parler vos émotions. L’art n’est qu’émotions partagées.

Bon confinement à tous et haut les cœurs.

A propos de Lou :

Luc Boland


jeudi 12 décembre 2019

Cher Bart De Wever


Le dictateur et les populistes
Cher Bart de Wever,
Aan Bart de Wever (in het Vlaams hieronder),

Mais à l’attention aussi de nos élus, des hommes et des femmes détenteurs et trices des pouvoirs.

Permettez-moi.
Je devais avoir 7 ou 8 ans lorsque j’ai été profondément marqué par le film « Le Dictateur », où le personnage de Charlie Chaplin utilisait le pouvoir dont il avait hérité pour faire volte face et transmettre un message humaniste bouleversant. Depuis lors, je me suis toujours interrogé sur ce qui guidait les hommes de pouvoir.
Et votre cas m’intéresse particulièrement. Je tente de vous « lire » au travers de la presse et des médias depuis votre apparition en politique. J’ai hélas compris que vous étiez de ceux qui avaient choisi d’utiliser leur intelligence brillante au service de l’ambition ultime d’entrer en lettres grasses dans les livres d’histoires. Quel meilleur moyen pour ce faire que d’être le père fondateur d’un état indépendant flamand. Votre grande connaissance de l’histoire, en vos qualités d’historien, vous a permis de comprendre que l’on ne retient durablement que les monstres, les mentors et les génies. Il ne fut donc pas difficile pour vous de décoder tous les ressorts nécessaires, compte tenu du contexte de la Belgique, pour construire patiemment une stratégie, vous mettre à la bonne place, saisir les ressorts populistes, pour tenir un discours où vous connaissez pertinemment les moindres cibles de vos flèches, de même que leurs conséquences, et enfin les limites à ne pas (encore) franchir.  Votre ligne directrice est remarquable, malgré parfois des petites erreurs d’aiguillages ou des barrages plus résistants que vous ne l’imaginiez.
A ce titre, votre stratégie depuis votre sortie du gouvernement en 2018 est tout simplement parfaite. Le « laisser pourrir ». Bravo, remarquable. On peut dire que vous avancez, vous êtes d’ailleurs déjà depuis longtemps dans les dictionnaires et votre occurrence inonde internet.
Maintenant, je voudrais juste vous partager ma réflexion : je crains que cela ne suffise pas pour rester dans l’histoire universelle d’ici 100 ans. Ce ne seront que deux ou trois lignes par-ci, par là. Or je vous sais ambitieux. Cela ne peut vous satisfaire. Mais vous aurez toujours un handicap : celui d’être né en Belgique et y rester en politique, à moins que vous n’ayez des idées impérialistes. Votre ami Charles Michel, quant à lui, a choisi une autre voie, même s’il n’est pas sûr que sa carrière européenne fasse elle-aussi date dans l’histoire de l’humanité. J’en reviens à ma question : n’auriez-vous pas envie de faire volte face, comme Charlie Chaplin ?
Cela fait 50 ans, depuis ma première vision du « Dictateur » que je rêve de voir un homme de Pouvoir faire cette volte-face, prenant tout le monde de court et provoquant ainsi un séisme planétaire. Veuillez excuser ma naïveté, mais cette pensée m’habite depuis toujours et je ne peux m’en défaire.
Comme tout être humain, vous avez une âme qui vous habite depuis votre petite enfance, mais peut-être ne voulez-vous plus l’entendre.
Nous avons tous cette petite voix. La même. Celle qui ne comprend pas la violence et la souffrance. Celle de la condition humaine qui en appelle à la bonté, la bienveillance et la solidarité. Celle qui constate que nous ne naissons pas égaux, car nul ne choisit le handicap : qu’il soit social, affectif, physique ou mental. Chaque être humain rencontre à des degrés divers des handicaps et des blessures de la vie. La vie est injuste et c’est à l’être humain de lui substituer l’équité et le partage. C’est ce qu’on appelle la beauté de l’âme.
Juste une dernière chose encore. Il y a un point que ma petite âme ne comprend toujours pas : combien de temps allons-nous encore nous taper sur la gueule au nom des torts commis par nos aïeuls et ancêtres ? Votre point de vue d’historien m’intéresse beaucoup à ce propos. Je doute que la puissance intellectuelle humaine ne vienne pas un jour à bout de cette rhétorique qui perpétue l’histoire : celle de la vengeance et non celle du pardon.
Alors regardez-vous dans la glace et laissez parler votre âme, puis regardez les autres et adressez-vous à eux, observez les âmes qui vont pétiller dans les yeux de ceux qui vous écouteront et goûtez au bonheur que procure la bonté.
Cela donnera plein de bonnes raisons d’être un jour dans l’histoire. Vous serez de ceux qui auront usé de leur pouvoir pour rendre le monde meilleur.
Et votre âme sera en paix.
Bien à vous.
Luc Boland


in het Vlaams :

Aan Bart de Wever,
Maar ook aan onze gekozen vertegenwoordigers, de mannen en vrouwen die de macht hebben.
Sta me toe.
Ik moet een jaar of 7 à 8 oud zijn geweest, toen ik diep geraakt werd door de film "The Dictator", waarin Charlie Chaplin's personage de kracht gebruikte die hij had geërfd,
om zich om te keren, en een ontroerende humanistische boodschap over te brengen.
Sindsdien heb ik me altijd afgevraagd wat machtspersonen leidde.
En uw geval interesseert mij zeer. Sinds uw verschijning op het politieke toneel probeerde ik u te "doorzien" via mededelingen in de pers en de media. Helaas begreep ik dat u een van degenen was die ervoor had gekozen om hun briljante intelligentie te gebruiken in dienst van de ultieme ambitie: in vette letters in de geschiedenisboeken opgenomen te worden. Geen betere manier om dit te doen dan door de voorvader en stichter van een Vlaamse onafhankelijke staat te zijn. Uw grote kennis van de geschiedenis, als historicus, heeft u in staat gesteld om te begrijpen dat alleen monsters, mentoren en genieën op de lange termijn worden behouden. Het was voor u dan ook niet moeilijk om, rekening houdend met de Belgische context, alle noodzakelijke factoren te ontcijferen om geduldig een strategie uit te werken, uzelf op de juiste plaats te zetten, de populistische factoren te begrijpen een toespraak te houden waarbij u de geringste doelstellingen van uw pijlen kent - evenals de gevolgen ervan, en ten slotte de grenzen die (nog) niet mogen worden overschreden. Uw richtlijn is opmerkelijk, ondanks soms kleine schakelfouten of dammen die beter stand houden dan u dacht.
Uw strategie sinds u in 2018 de regering verliet, is dus gewoonweg perfect. "Laat het verrotten". Goed gedaan, opmerkelijk. We kunnen zeggen dat u vooruitgang boekt, dat u al lange tijd in de woordenboeken staat en dat uw optredens het internet overspoelen.
Nu zou ik u gewoon een punt willen stellen; Ik vrees dat dit niet genoeg zal zijn om over 100 jaar nog in de universele geschiedenis genoteerd te staan. Het zijn maar een paar regels hier en daar.
En ik weet dat u ambitieus bent. Dit kan u niet bevredigen. Maar U zult altijd een handicap hebben: dat u in België geboren bent en in de politiek blijft, tenzij u imperialistische ideeën hebt.
Uw vriend Charles Michel van zijn kant, heeft een andere weg gekozen, ook al is het niet zeker dat zijn Europese carrière ook een datum in de geschiedenis van de mensheid zal zijn.
Dus ik kom terug op mijn vraag: wilt u zich niet omdraaien, zoals Charlie Chaplin?
Reeds 50 jaar, sinds ik voor het eerst "The Dictator" zag, droom ik ervan een machtspersoon deze ommekeer te zien doen, iedereen verrast en een wereldwijde aardbeving veroorzaakt. Mijn excuses voor mijn naïviteit, maar deze gedachte leeft al jàren in mij, en ik kan er mij niet van ontdoen.
Zoals elke mens hebt u een ziel die u al sinds uw vroege kindertijd bewoont, maar die u misschien niet meer wilt horen.
We hebben allen deze kleine stem. Dezelfde. Diegene die geweld en lijden niet begrijpt.
Die van de menselijke conditie, die vriendelijkheid, welwillendheid en solidariteit oproept.
Deze die zich realiseert dat we niet gelijk geboren worden, omdat niemand kiest voor een handicap: of deze nu sociaal, emotioneel, fysiek of mentaal is. Ieder mens heeft in verschillende mate te maken met de handicaps en verwondingen van het leven. Het leven is oneerlijk en het is aan het menselijk wezen om hieraan billijkheid en delen toe te voegen. Dit wordt de schoonheid van de ziel genoemd.
Nog een laatste iets. Er is één punt dat mijn kleine ziel nog steeds niet begrijpt: hoe lang gaan we mekaar nog de kop inslaan, in naam van de fouten die onze voorouders maakten?
Uw standpunt als historicus over dit onderwerp, interesseert mij ten zeerste.
Ik betwijfel of de menselijke intellectuele kracht ooit in staat zal zijn om deze retoriek,
die de geschiedenis in stand houdt, te overwinnen: die van de wraak en niet die van de vergeving.

Bekijk u dan in de spiegel en laat uw ziel spreken, kijk dan naar anderen en spreek tot hen,
observeer de zielen die zullen schitteren in de ogen van hen die naar je zullen luisteren
en het geluk zullen proeven dat het goede brengt.
Dit zal tal van goede redenen geven om een dag in de geschiedenis te staan.
U zult behoren tot degenen die hun macht hebben gebruikt om de wereld een betere plaats te maken. En uw ziel zal in vrede zijn.
Met vriendelijke groeten.
Luc Boland






-->

samedi 11 août 2018

20 ans...


Naissance de Lou

Lou
12 août 1998 – 12 août 2018
20 ans…
Cela fait donc 20 ans, qu’un bout d’homme se bat contre lui-même, contre son esprit vagabond, ses peurs, ses désavantages, ses handicaps.
Cela fait 20 ans aussi, qu’il partage sa sensibilité, sa joie et son humour, sa tendresse, sa gentillesse, sa générosité, son sens inné des sons et son talent musical.
Qu’écrire de plus, que dire ou filmer qui ne fut déjà dit ou montré ici ou ailleurs sur le web.
Cette belle aventure se résume en un seul mot,: « Elever ».
Un projet de vie.  Un mot joyeux et festif, qui au-delà de ses sœurs, prit un sens aigu avec lui.
Un mot qui résume ces 20 années et qui porte l’espoir du futur quand nous nous retournons pour voir d’où nous venons.
Seuls les très proches ont pleinement conscience de ce chemin parcouru.

Il fut un temps pas si lointain où des professionnels du secteur éducatif ou médical nous signifiaient par leurs mots ou leurs actes que Lou serait un adulte sans avenir professionnel, sans autonomie. Un handicapé dont le destin tout tracé s’appelait Centre de Jour ou Centre d’hébergement.

En dehors de sa musique, Lou est porteur de nombreux handicaps que nous parvenons à circonscrire mais qui lui donne une autonomie très limitée. Nous avons pleinement conscience que des limites seront un jour atteintes et que jamais il ne sera totalement autonome. Mais le chemin est toujours devant nous, avec ses progrès, jours après jours.

Une seule chose importe au-delà de toutes ses déficiences et incapacités : Lou est un artiste, un véritable artiste, dans son talent et sa sincérité qui vont droits au coeur des personnes qui acceptent de se laisser pénétrer de sa douce humanité.
A nous de lui faire une place dans la société.

Merci à vous tous qui nous suivez depuis tant et tant d’année (2003 !) sur le web.
Merci à tous ces proches : famille, amis et bénévoles qui nous soutiennent dans cette folle aventure.

Une pensée m’habite pour tous ces parents d’enfants différents à qui j’ai envie de dire : ne renoncez jamais. Votre enfant n’est certes pas Lou (nous mesurons l’immense chance liée à son talent musical), mais votre enfant est votre enfant. L’essentiel reste l’épanouissement et son bien être.  Tout le reste n’est que comparaisons et jugements d’une société où tout doit être classé, jugé, mesuré.
-->


-->

samedi 12 mai 2018

Les mots à Maurane

Nous avons appris le décès de Maurane à Lou, mardi midi. 
Hébétude et légère tristesse de sa part.

Le soir, nous avons regardé le JT ensemble et beaucoup discuté. 
A table, il commencé à dire : "J'ai eu la chance de la recontrer, mais c'est triste". puis, il a dit : "J'ai envie d'aller déposer des fleurs sur sa tombe." Et enfin : "Je vais composer une chanson pour elle". 
Dès la fin du repas, il est parti à son piano. Une douce mélodie toute Mauranesque, des paroles simples et surtout des "Ouabadou" à la façon de... 
Nous l'avons laissé en paix dans sa catharsis.

Le lendemain, il s'est mis à affiner la chanson, la jouer encore et encore, à se battre avec les mots et les rimes.
Il m’a demandé de l’aide pour les paroles et c’est ainsi qu’à deux, nous l’avons finalisée et qu’il m’a demandé de la partager.

La suite ne nous appartient plus. La vidéo s'est envolée sur les réseaux sociaux.




Lou et Maurane, ce fut deux rencontres. : en 2008 sous les caméras de la RTBF (CAP48), Lou avait 10 ans, ... et dimanche dernier, 6 mai 2018, lors de l’hommage à Brel à la place des Palais, où tous deux chantaient une chanson du grand Jacques.



#Maurane. #RIPMaurane #LouB.